Que faire et que voir à Gréville-Hague ?
Empruntez la Route des Caps et, avant d’arriver au centre du village de Gréville-Hague, prenez à droite en direction de « Gruchy ». Explorez ce charmant hameau en pierre qui porte l’empreinte de l’histoire du peintre Jean-François Millet. Visitez la Maison Natale de l’artiste, où il a puisé son inspiration parmi les paysages grandioses de la Hague. Continuez votre balade jusqu’au bas de la rue et profitez du spectacle offert par la vue sur la mer. Les plus audacieux auront l’opportunité de rejoindre le sentier de grande randonnée GR®223, qui les conduira le long des falaises bordées de fougères et de bruyères dont les couleurs éclatent particulièrement en automne.
L'église Sainte-Colombe
Ce monument a été édifié au XIIe siècle dans le style roman, figure parmi les monuments historiques, témoignant d’un intérêt architectural qui a traversé ses huit siècles d’existence, notamment au XVIe et XVIIIe siècles, malgré les multiples transformations subies.
À l’origine, l’édifice se composait d’un vaisseau principal accompagné d’un collatéral du côté nord. Les arcades de la nef et du chœur reposent sur des piliers carrés d’une importance notable, présentant un type rare. Ces piliers sont ornés d’angles de colonnettes à chapiteaux, annonçant la transition vers la fin de l’art roman. En 1774, une travée supplémentaire fut ajoutée à la nef, accueillant actuellement les fonts baptismaux, et le mur collatéral fut entièrement reconstruit. À cette époque, l’ensemble de la grande nef fut également voûté d’une croisée d’ogives.
Le clocher actuel, édifié en saillie en 1554 comme en témoigne le blason extérieur « de Pierre Heuzey », intègre un rez-de-chaussée transformé en chapelle, comprenant à l’ouest un vaste enfeu qui aurait abrité, jusqu’à la Révolution, les douze apôtres. Seule la statue de saint Pierre a survécu, aujourd’hui exposée à l’extérieur au-dessus du portail. Cette chapelle abrite également les célèbres statues de la Mise au tombeau du Christ, mises au jour en 1993. Les ogives de la voûte, avec un trou de cloches central, reposent sur des culots sculptés représentant un chevalier, un jeune homme, un cheval et un vieillard. Les linteaux de la piscine et de la porte de l’escalier du clocher arborent une accolade surmontée du blason des Heuzey.
La chapelle adjacente, édifiée également au XVIe siècle, présente une voûte dont les ogives reposent sur des culs-de-lampe symbolisant les quatre évangélistes : un lion et un aigle côté nord, un ange et un bœuf côté sud. Elle communique avec le chœur par deux arcades, la colonne centrale cylindrique étant dépourvue de chapiteau. La construction de cette chapelle, décidée en 1568, a été retardée en raison de tensions entre Robert Le Bourgeois, propriétaire du fief de Gruchy, le curé Pierre Heuzey et les promoteurs Jacques Dumoncel et sa femme, le beau-frère de Gilles de Gouberville.
De l’autre côté du chœur, une chapelle en abside à trois pans orientée vers le nord a été ajoutée dans la dernière travée du collatéral au XVIIe siècle. Cette chapelle est désignée sous le nom de « chapelle Saint-Jacques du Val Ferrand ». En face de la chapelle du clocher, formant un faux transept, une chapelle sans caractère a probablement été érigée vers la deuxième moitié du XVIIIe siècle.
Le Castel Vendon
L’un des sites les plus emblématiques du Cotentin est le Rocher du Castel, célèbre en grande partie grâce à la représentation magistrale qu’en a faite Jean-François Millet dans son exceptionnel tableau intitulé “Le Rocher du Castel”, réalisé dans les années 1840. Actuellement exposée au Musée Thomas Henry de Cherbourg, cette œuvre remarquable attire l’attention. Le rocher lui-même constitue une invitation à la contemplation, offrant un panorama éblouissant.
Le Rocher du Castel revêt également une signification historique en tant que lieu de la batterie Landemer, également connue sous le nom de Castel Vendon, comprenant quatre casemates édifiées par les Allemands. Cet ensemble constituait un élément crucial du Mur de l’Atlantique. Le site est demeuré sous contrôle militaire jusqu’en 2009.
Mur Blanc
Le paysage de la presqu’île de la Hague est marqué par le Hague-Dick, un rempart préhistorique long de 3 kilomètres constitué de terre, de pierres et de haies, remontant probablement à l’an 1000 av. J.-C., à l’âge du bronze.
La côte nord de la Hague offre un paysage emblématique et symbolique, caractérisé par des landes de bruyère et d’ajoncs, ainsi que des prairies naturelles en pente vers la mer. Surplombant les falaises, le mur blanc, érigé en 1887 près du sentier des douaniers, a été conçu comme un repère visuel essentiel pour les marins.
Ce paysage de côte sauvage, sculpté par les éléments naturels tels que la mer et le vent, se compose de landes silicicoles abritant une diversité végétale comprenant fougères, genêts, ajoncs et bruyères. Les zones bocagères se dessinent avec des haies basses sur les coteaux exposés au vent, et des haies hautes dans les vallées plus abritées. Ces haies abritent une variété d’espèces telles que sureaux, prunelliers, épines blanches, chênes pédonculés, hêtres et frênes, délimitant des champs où dominent l’herbe et la polyculture (maïs, blé, colza, etc.).
Maison Natale Jean-François Millet
Jean-François Millet est né au hameau de Gruchy, à Gréville-Hague dans la Manche, le 4 octobre 1814, au sein d’une famille paysanne à la fois très pieuse et relativement aisée.
Pendant son enfance, il s’implique activement dans la vie de la ferme et participe aux travaux des champs. Bien qu’il ait établi sa résidence à Barbizon dès 1849, Jean-François Millet ne retourne que rarement dans son village natal. Toutefois, son œuvre témoigne de l’empreinte profonde laissée par Gruchy et la Hague sur sa palette artistique.
La Maison natale propose un parcours de visite qui marie des œuvres originales, des objets du quotidien, des outils agricoles, ainsi que des présentations audiovisuelles détaillant la vie et l’œuvre du peintre normand.